Dubaï, terre de tous les contrastes
Bordée par le golfe Persique, entre mer et désert, Dubaï est perçue, à juste titre, comme la cité de la démesure et de l’artifice avec ses gratte-ciel, ses « mall » gigantesques et même sa piste de ski. Mais au détour d’une ruelle, d’une mosquée ou d’un musée du vieux Dubaï, on découvre un autre visage, plus historique et authentique, témoignage de l’ancienne Arabie.
« Chaque jour naît un nouveau Dubaï »
A l’instar de la devise de la municipalité, l’Émirat de Dubaï ne cesse d’afficher son audace et son goût du défi en matière d’architecture futuriste et titanesque. Sujets au vertige s’abstenir, seuls les superlatifs sont appropriés pour décrire les buildings iconiques érigés au cours des vingt dernières années. Ce n’est pas le Burj Khalifa, dans le quartier Downtown, le cœur du centre-ville, qui nous contredira. La plus haute tour du monde culmine à 828 mètres, soit « 2,5 Tour Eiffel »… A ses pieds, le Dubaï Mall, lui aussi considéré comme le plus grand centre commercial du monde avec ses 1 200 boutiques. On pourrait encore citer le Burj Al Arab, célèbre hôtel en forme de voile autoproclamé 7 étoiles, construit sur une île artificielle et relié à la plage par une route suspendue au-dessus de la mer, ou plus récemment le musée du futur, véritable prouesse architecturale représentant un anneau ovale décoré de calligraphies.
Mais cantonner Dubaï à ses extravagances serait néanmoins injuste et restrictif.
Le long du Khor Dubaï
Contrastant avec le Dubaï moderne, le centre historique, moins connu, s’étend le long du Khor Dubaï, un bras de mer du golfe Persique également appelé Dubaï Creek. Il faut remonter en 1833 pour en comprendre l’origine. Suite à une dispute tribale dans l'oasis de Liwa, foyer de la tribu bédouine des Bani Yas, 800 Bédouins de la famille Al Bu Falah vinrent s'y installer pour y pratiquer la pêche à la perle.
C'est ici que se diversifie l'offre culturelle de l'émirat. Le vieux Dubaï est constitué de deux quartiers, Bur Dubai et Deira, situés de part et d’autre de la crique, animée par un incessant va-et-vient. Pour se rendre d’une rive à l’autre, il faut utiliser à un abra, petit bateau en bois équipé d’une banc central, sur lequel peuvent s’asseoir jusqu’à une vingtaine de personnes. Cette embarcation traditionnelle dubaïote est représentative du passé de la ville, alors que cette dernière n’était encore qu’un petit village de pêcheurs vivant du commerce des perles.
L’authenticité et le calme d’Al Fahidi
Du côté de Bur Dubaï, on tombe tout naturellement sous le charme du quartier-musée d’Al Fahidi, également appelé Bastakiya, en souvenir des commerçants iraniens venus de Bastak. Son château, un fort en pierre de corail et en plâtre, est le plus vieux bâtiment de la ville, érigé en 1799 pour défendre le territoire. Son labyrinthe de ruelles étroites et sinueuses, ses bazars et ses anciennes maisons de corail blanc coiffées de leurs tours à vent, sont autant d’invitations à admirer l’architecture traditionnelle et pittoresque du vieux Dubaï.
C’est le long d’une de ces ruelles que nous avons fait la connaissance d’Ayman, dans son atelier-boutique de calligraphies et d’objets faits mains de Syrie, Iran et Turquie.
Cette promenade est également l’occasion de déguster une brochette ou un plat indo-arabisant, accompagné d’un thé à la menthe, sous la tonnelle ombragée de l'Arabian Tee House. Une vraie douceur de vivre émane de ce quartier, subtile passerelle entre passé et présent.
Deira, plaisir des sens
Changement d’ambiance de l’autre côté de la rive, à Deira, qui renferme les plus grands souks de la ville. L'air y est envahi par les senteurs exotiques, nous rappelant à quel point le parfum est un élément essentiel de la vie arabe. Les arômes s'invitent partout, que ce soit dans le souk aux épices, encombré de sacs et de coupes débordant de muscade, safran, vanille, cardamome, cannelle, noix de muscade, pétales d’hibiscus ou boutons de rose, ou dans le souk des parfums. Sur des centaines d'étals, on découvre le bois d’oud, l’ambre et l’essence de rose qui composent les senteurs traditionnelles, présentées sous forme d'encens, bâtonnets, poudres, cristaux.
Le tournis ayant déjà commencé à s’emparer de nos sens, nous achevons ce périple envoûtant en nous enfonçant dans le souk de l’or, mondialement connu depuis l’installation de négociants d'Iran et d'Inde dans les années 1940. Les vitrines scintillent sous les colliers, bracelets, bagues et autres créations qui éblouissent par leur démesure et leur minutie. C'est beau, ça brille !
Symbole d’éternité mais aussi de luxe et de réussite sociale, l’or fait partie intégrante des cultures du Moyen-Orient et est traditionnellement offert pour certaines grandes occasions, telles que les mariages et les naissances.
Terre de contrastes mêlant traditions et modernité, douceur de vivre et effervescence, l’Émirat de Dubaï n’a pas fini de nous surprendre.
Publié le 13-01-2023